Maitrise statistique des processus (MSP)

La maîtrise statistique des procédés consiste à passer d’une stratégie de détection (où la qualité est triée et non construite) caractérisée par des contrôles par plans d’échantillonnage (et parfois aussi des contrôles à 100 %) vers une stratégie de prévention et maîtrise parfaitement en phase avec les exigences des clients.

Il s’agit de parcourir au moins les 3 premiers stades d’évolution d’un processus :

  1. Stable, c’est-à-dire prévisible, ce qui peut être prouvé avec une carte de contrôle.
  2. Capable, c’est-à-dire apte à répondre de manière durable aux exigences des clients, ce qui est prouvé par le calcul et le suivi régulier d’indicateurs de capabilité tels que CpK et surtout PpK.
  3. Maîtrisé, c’est-à-dire que l’on a identifié et prouvé statistiquement les paramètres critiques X’s du processus, quantifié leurs effets et trouvé la zone optimale de travail ; ceci peut se faire en recourant aux données historiques et à l’expérience des personnes-clés du processus, y compris les opérateurs, mais aussi et surtout grâce aux plans d’expériences qui font l’objet d’une formation complémentaire. Une fois ces paramètres critiques identifiés, on peut alors les maintenir sous contrôle serré (pilotage) au moyen des cartes de contrôle.
  4. Robuste, c’est-à-dire le moins influencé possible par des facteurs non contrôlés (ou variables de bruit) tels que l’opérateur, le lot de matière, la température ambiante,…

Un outil important de la MSP est la carte de contrôle, graphique chronologique muni de deux droites parallèles qui sont les limites de contrôle (à ne pas confondre avec les spécifications) ; on peut comparer ces limites de contrôle aux lignes sur la route qui servent de guide pour la conduite d’une voiture alors que les limites de spécification sont les glissières de sécurité ; si l’on pilote un processus par rapport aux spécifications, c’est trop tard et l’on produit des pièces non conformes (et pour une voiture c’est l’accident assuré).